lundi 1 mars 2010

Arcimboldo (1526-1593): “Entre Art et Nature"


Les tableaux d’Arcimboldo composés d’aliments, de fruits, de fleurs, … connurent un franc succès à la cour des Habsbourg. A l’origine, Arcimboldo fut engagé comme portraitiste de l’Empereur Maximilien II. Il exécuta également pour les fastes de la cour des décors et des costumes de cérémonie.
De ces figures d’apparat, il émane beaucoup d’humour et d’ironie qui n ‘échappèrent pas au public de l’époque. Pour ces têtes, Arcimboldo s’inspira du traditionnel portrait en buste de profil, encore très à la mode à Milan, au début du XVIème siècle. Il s’inspira également des figures de la mythologie classique, des Métamorphoses d’Ovides. Il représenta Rodolphe II en Vertumne, dieu romain de la Végétation et des Transformations, composé de fleurs, fruits et légumes.
Une autre source d’inspiration fut l’intérêt de la cour de Maximilien II, puis de Rodolphe II pour la nature et ses classifications. Les peintures de fleurs de la Renaissance et du début du Baroque dérivaient en particulier au progrès de la botanique à l’époque. Au XVIème apparaît dans toute l’Europe un intérêt scientifique pour la nature et les espèces cultivées.
Arcimboldo composa également des figures réversibles dépeignant ainsi deux sujets différents : un portrait et une nature morte. André Pieyre de Mandiargues a qualifié ces représentations de « natures mortes anthropomorphes ». Les légumes et les fruits de ces natures mortes sont disposés avec une ingéniosité aussi scientifique que professionnelle conformément à la tradition du XVIème.
L‘élément culminant de l’œuvre d’Arcimboldo est l’inventivité du peintre. Il fabriqua un art en s’inspirant des matériaux d’un autre art. L’artiste était un homme très cultivé. Ses tableaux furent créés pour divertir un cercle d’humanistes érudits dans les vies desquels les auteurs classiques étaient très présents.
Que cachent les créatures créées par l’artiste ? Sont-elles des monstres ou des merveilles mettant en exergue la beauté des espèces cultivées ?

Source : Arcimboldo (1526-1593), Frantz Kirchweger, éditions Skira/KHM

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